L’église Saint-Marc de Piène-Haute
Le bâtiment
L’église Saint-Marc de Piène-Haute a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1988, et ses principaux autels classés en 1989.
L’église a été reconstruite dans sa configuration actuelle au début du XVIIIe siècle. Piène était alors rattachée à la République de Gênes.
On y accède depuis la placette qu’elle domine par un double escalier monumental avec porche. La façade est du chœur et de la sacristie est implantée sur la falaise à pic qui domine la Roya.
La façade principale de l’église est à la fois massive, sobre et originale par la découpe de son oculus polylobé et par les décors naturalistes ligures de son fronton curviligne. Deux pilastres peints en trompe l’œil cernent la partie centrale de la façade. Ils sont dotés de chapiteaux en stuc dont la corbeille porte un décor en vaguelettes. Le cartouche IHS surmonté d’une croix rayonnante, est encadré d’une palme à gauche et d’un rameau fleuri à droite.
Le clocher, à pilastres d’angles, est dominé par une pyramide maçonnée entourée de quatre obélisques. Il est en attente de travaux de rénovation.
Les décors intérieurs
L’église a une nef, deux collatéraux et deux transepts. Le décor intérieur est constitué de corniches, de stucs, de faux marbres et de trompe-l’œil.
Le maître autel et les six chapelles latérales sont dotés de retables du XVIIIe siècle réalisés par des artistes ligures.
Le maître autel (1728) est dédié à Saint-Marc. Il comporte deux degrés surmontés par un grand retable baroque à colonnes torses. Il est surmonté d'un important fronton à volutes, avec des anges thuriféraires (porteurs d’encensoirs) entourant le saint sacrement peint sur le cartouche central. Les rehauts sont dorés sur fond de faux-marbre rouge. La statue de Saint-Marc tient un évangile ouvert, le lion est couché à son côté. Sur les côtés du retable se trouvent les statues de Saint-Pierre et Saint-Paul.
La chapelle des âmes du purgatoire (vers 1720 ?) est située dans l’abside nord. L’autel et le retable sont entourés d’un très bel arc décoré d'une fresque à médaillons où se cotoient morts et vivants en costumes d’époque, ce thème rappelle la vanité des distinctions sociales dont se moque la mort. Le retable se compose de deux colonnes torses (faux-marbre noir) et d'un entablement curviligne décoré de deux anagrammes mortuaires. Le fronton à volutes et le cartouche central sont ornés de coquilles, palmes, angelots, guirlandes, au goût ligure. Au centre la toile représente Saint-Jacques pélerin et Saint-Jean-Baptiste, intercédant auprès de la Vierge à l'Enfant pour les Ames du Purgatoire.
La chapelle du Rosaire est datée de 1715. Le retable à deux colonnes torses avec entablement, est surmonté d'un fronton brisé curviligne encadrant un bas-relief figurant le Père éternel dans une gloire de nuages avec angelots. Des gypseries, motifs végétaux et volutes, décorent les parois du mur autour du retable. Une belle toile au centre du retable représente la Vierge à l’enfant présentant la bible et le chapelet du Rosaire à Saint-Dominique et Sainte-Catherine de Sienne. Selon la tradition, quinze scènes encadrent le thème principal, représentant les mystères du culte du Rosaire.